Au bout du chemin ... un homme avance le bâton à la main.

Un homme chaudement vêtu arrivait en vue du château.



Il s'arrêta en haut du chemin menant vers la grille et observa quelques minutes le lieu ou il se rendait.
Une immense appréhension l'envahissait et il hésitait à avancer. Cela faisait si longtemps maintenant qu'il se terrait chez lui et qu'il s'abrutissait au travail, qu'il en avait presqu'oublié de ... vivre.
Parfois la nostalgie des temps anciens lui faisait oublier ses tâches. Il n'était pas rare que ses cochons réclament longuement leur pitance avant d'être servis. Souvent, c'était sa propre pitance qu'il oubliait.
L'homme profita d'un rocher sur le bord de la route pour s'asseoir. Il posa son lourd bâton dont il en avait sculpté l'extrémité en forme d'un castor dévorant le bout de bois. Il retira son sac à dos, et fouilla dedans pour en sortir son tabac et sa pipe. Cette dernière n'était plus de toute première jeunesse, et elle avait souffert de bien des utilisations les soirs ou son possesseur passait son temps à ses rêveries ... le regard plongé dans les étoiles ou sur un fauteuil vide.
L'homme bourra sa pipe et frotta une allumette pour allumer son tabac. Très vite, une fumée blanche apparut.
Le voyageur semblait se reposer, il ne cherchait en faite que le courage d'aller plus loin. Son sac à dos sur les genoux, il sortit une petite boîte à bijou qu'il avait travaillé lui-même dans un bois de chêne. Il ouvrit la boîte et en sortit un petit médaillon. Il actionna son petit mecanisme et l'ouvrit dévoilant le dessin précis du visage d'une jeune femme.
Le visage de l'homme devint encore plus triste et misérable qu'il ne l'était déjà. Il resta là longuement et ce n'est que le bruit assourdissant d'un chariot tiré par 2 boeufs qui le sortis de sa rêverie.
Le chariot transportait des marchandises pour le château. Certainement des victuailles pour nourrir le Comte et ses gens. L'homme sur le chariot scrutait littéralement le voyageur sur le bas côté mais ne lui dit rien. Les deux hommes se contentèrent de se regarder.
Le chariot continua sa route jusqu'à la grille. Là il s'arrêta et discuta avec le garde. A un moment donné, les deux hommes se tournèrent vers l'arrière, là ou le voyageur se tenait maintenant debout, rangeant ses affaires. Puis il entra pour décharger ses denrés.
Le voyageur, après avoir réunis ses affaires commença à s'inspecter pour arranger son aspect. De la boue crottait ses bottes, mais après tout, comment cela pouvait-il en être autrement ? Arrangeant au mieux son aspect, il avança vers le garde de faction. Ce dernier le voyait arriver depuis sa discussion avec le charretier.
Le voyageur fit un signe de tête au garde et dit simplement.

- Bonjour. Je me nomme Scaladin, puis-je voir le Comte ?

- Non non, merci. Point besoin de votre cheval, je vais faire le trajet à pied.

Scaladin invita du bras le garde à passer devant et le suivit. Pendant ce temps, il observait le château, les gens. Tout en marchant, il questionna le garde.

- Dites moi, comment ça va au château ? Le Comte, sa famille, et en règle générale la vie ici ?